Sans titre 14 - VANIA
Technique mixte sur toile.
Format : 100 x 81 cm
Année de réalisation : 2018
Bio de VANIA
Terreau fertile d’un graffiti pluriel, sempiternel soleil et carrefour des rencontres immanquable, c’est depuis le Sud de la France que Vania cultive un style libre, brillamment personnel. Partie prenante d’un noyau dur local très actif et ce dès 1990, cet infatigable voyageur entreprend sa vie comme un terrain de jeu géant : vingt-sept ans plus tard, avec un peu plus d’une vingtaine de destinations au compteur (témoignant un fort intérêt pour les pays de l’Europe de l’Est) et une productivité conséquente, le nom de Vania résonne comme une évidence intergénérationnelle.
Enraciné dans la culture graffiti la plus traditionnelle donc, à coups de signatures wildstyle et alambiquées, Vania décide pourtant très vite d’aller chercher la radicalité dans son acte, l’économie dans son geste. Tout en restant fidèle aux principes inhérents à la pratique (spontanéité; prise de risque; vitesse d’exécution; impact visuel), son style glisse progressivement vers une épuration totale des lettres et autres ornements. Le nom devenant invisible, c’est désormais son style qui parle à sa place : minimaliste, aérien, fugace, et résolument abstrait. À l’image de ces supports roulants, Vania détale à toute vitesse, persiste et signe dans son style, convaincu de ne devoir écouter que son instinct. Près d’une quinzaine d’années avant l’avènement d’une tendance mondiale pour un graffiti abstrait, il essuie les critiques et réflexions au parfum d’incompréhensions. TER et autres wagons aux couleurs de l’Europe voient alors défiler le jeu incessant de ce qu’il présente comme des fleurs, suggérées par trois pétales et un bouton rondement dessiné. La tige enfin, élancée et assurée, vient faire le lien avec le support, le cadre, l’environnement. Car Vania occupe l’espace sans jamais nier l’existence d’une gravité, d’une fondation. En partant de manière systématique du sol ou du bas de caisse d’un wagon, ses fleurs ou compositions géométriques viennent ensuite jaillir dans tous les sens, trahissant une main pulsionnelle, une exécution que l’on pourrait croire quasi-chorégraphiée. Bouquets de couleurs savamment associées sur fond de projections aléatoires et ruisselantes, le motif inlassablement répété génère l’effet de surprise à une subtile esthétique qu’on lui reconnaît désormais comme étant sa propre marque de fabrique.